Frère Constant Bigot (1919 - 2006)

BIGOT Edmond né le 22.09.1919 à ROESCHWOOG (Bas-Rhin).
Parents: BIGOT Charles: cultivateur
              BUTSCHER Louise: sans profession
1925-1932: Ecole primaire à Roeschwog
27.09.1932-31.08.1937: Juvénat à Ehl-Benfeld
1937: Brevet Élémentaire à COLMAR
1937-1938: Noviciat
01.09.1938: Premiers Voeux
01.10.1938-15.04.1940: Surveillant et maître à EHL
15.04.1940- 05.08.1940: Service militaire - Auxiliaire à Romans en Drôme
15.08.1940-05.10.1940: Réfugié chez les parents
12.10.1940-02.12.1940: Maître à ZELSHEIM
12.12.1940-17.12.1940: Camp de SCHIRMECK (15 jours)
19.12.1940-25.01.1941: Réfugié à LOURDES
25.01.1941-12.05.1941: Maître à TRELISSAC (Dordogne)
27.08.1944: Voeux Perpétuels à ROANNE (Loire)
12.05.1941-31.07.1945: Directeur à CORDELLE (Loire) Ecole privée
01.09.1945-23.04.1952: Maître à MULHOUSE
1948: C.A.P.
1949: Directeur de Colonie de Vacances
23.04.1952-sept.1962: Juvénat à WERDE et MATZENHEIM
10.11.1962-24.02.1969: MANANJARY (Madagascar) Juvénat
accident de la vue: décollement de la rétine)
23.02.1969 au 30 juin 1989 Educateur et enseignant de religion à Matzenheim
Sept. 1973: remplaçant du directeur de MATZENHEIM, puis sous-directeur du Bâtiment principal à partir de 1977
1988: Jubilé d Or à MATZENHEIM avec Frère Denis et Nicolas
28.11.1990-26.06.1991: MADAGASCAR
26.06.1991-11.02.1992: en FRANCE
Fév. 1992: Retour à MADAGASCAR
08.10.2006: Décès à FIANARANTSOA dans sa 88e année d’âge
 
Textes concernant le Frère Constant.
 
1941 1945 / à l’école de Cordelle.
Ainsi à l’appel désespéré du brave curé de l’endroit: CORDELLE! (quatre maîtres se sont succédés en moins d une année! Notre jeune directeur a alors 21 ans! C’est dire que le Fr. Bernard lui avait reconnu les qualités nécessaires pour faire une bonne classe et diriger une école!
Fr. Bernard, lui-même expert en pédagogie, avait vu juste! Car, dans la suite, Fr. Constant devait s’avérer un bon enseignant, affinant sans cesse sa méthode ; très proche des élèves, surtout des plus faibles.. Il sut gagner leur confiance!
Le 27 août 1944 : Voeux perpétuels à ROANNE, le jour même de la Libération dans une cérémonie toute simple.
Il quitta l’école en juillet 1945, le coeur gros, mais heureux de retrouver l’Alsace, ses chers parents et l’Ecole des Frères à MULHOUSE, où il enseigna pendant sept ans – jusqu’en 1952, date à laquelle il fut appelé au   Juvénat   des Frères à MATZENHEIM (avec Fr. Denis comme directeur). 
 
En novembre 1962:
Un nouvel appel : le supérieur général lui propose d’aller rejoindre l’équipe des Frères à MADAGASCAR! Pour prendre en charge le futur juvénat!
Un appel qui fait choc, mais que notre confrère reçoit en esprit de foi - mesurant tout ce que cela suppose comme détachement, comme arrachement à ceux qui lui sont chers, comme part d’inconnu..! Mais, l’obéissance d abord et avant tout! Ecoutez plutôt :
« Je veux sentir ce que cela coûte d’obéir et de se détacher au nom du Seigneur, Lui fera le reste après - sa grâce ne manquera pas »! (lettre du 12/7/1962).
Dans la revue ALMA:
 « N avez-vous pas peur de partir? Telle est la question qu’on m’a posée le plus fréquemment ces derniers jours. Je vous répondrai simplement: « Quand le Seigneur appelle et dit: « Quitte ton pays et va dans celui que je te montrerai » Il vous met tant de joie au coeur, qu' il vous donne les qualités nécessaires pour faire une bonne classe.               
 
Lors du Jubilé de Fr. Constant (et FF. Denis et Nicolas) le Fr. Jules s’est étendu un peu plus longuement sur son curriculum vitae.
 
D’abord maître adjoint à Trélissac, aux côtés du Fr. Bernard, notre supérieur régional, pendant la guerre.
 
En pleine activité scolaire (mai), il confie à Fr. Constant une mission délicate: venir au secours d’une école libre qui périclitait, et répondre est aussi facile que de prendre l’envol. Les ponts se coupent ; les liens se rompent, le lest est jeté. Il faut tourner la page et regarder « plus haut et plus loin! »
Un peu plus loin: « Pourquoi aurait-on peur par amour du Seigneur, de commencer une nouvelle étape de l’existence, lorsqu il s’agit de faire connaître et aimer Jésus Christ notre Sauveur! »
Mais voici une nouvelle et douloureuse épreuve qui survient : le papa de Fr. Constant doit être hospitalisé pour une opération très grave qui met ses jours en danger!
Faut-il tout remettre en question, pour raison d’affection filiale? C est le malade qui répond et conforte son fils dans sa résolution: « Tu as décidé de partir ; eh bien, tu pars! «  Et c’est la cérémonie du départ, présidée par le curé BIGOT Fridolin, célèbre curé de NUSSBACH! La fin de son homélie me tinte encore dans l oreille: « VA! DIEU LE VEUT!
 En 1964, Fr. Constant prend en charge le juvénat de MANANJARY, avec une douzaine de jeunes. Il s’y consacre avec toute son ardeur! Il faut croire que ses efforts et sa prière, ses sacrifices - il lui en sera demandé beaucoup! ils ont été récompensés. Nos deux Frères malgaches - Fr. Jean-Fidèle et Fr. Jean-Marie - maître des novices et supérieur de la communauté - sont sortis de ce premier groupe.
 
Au premier retour en congé : grande liesse dans la famille: on fête les noces d’OR des parents de notre jubilaire!
Février 1969: Fr. Constant est victime d’un accident de la vue; un décollement de la rétine! Deux mois d hospitalisation à TANA et retour définitif. Le retour encore assombri par le décès du papa trois jours avant d’atterrir à ENTZHEIM! - Il ne vit plus qu’une tombe toute fraîche. La chère maman lui fut enlevée trois ans plus tard.
Notre confrère a eu le courage et la force d’âme d’accepter ces épreuves dans la foi, les situant dans le dessein d’amour du Père!
Après MADAGASCAR, à nouveau MATZENHEIM:
Même handicapé - une vue très amoindrie - Fr. Constant a continué à se mettre courageusement au service des jeunes, juvénistes et élèves. Il a même ajouté un nouveau secteur à ses activités, un job, mais un job utile: la RELIURE! A l’atelier - longtemps secondé par le regretté Fr. René - il redonne aux livres usagés ou dégradés - un nouveau « loock », meublant ainsi ses rares moments de loisir.
  
En 1990 Frère Constant à la retraite retourne à Madagascar. Il y décède le 8 octobre 2006, après une courte maladie.
 
Courrier du frère Justin, Provincial à Madagascar: 
« Frère Constant nous manque beaucoup au point de vue témoignage et l'amour de l' enseignement. Il s'occupait des cours de français et d’allemand aux novices et postulants. jusqu'à maintenant nous n’avons trouvé personne d'autre personne qui le remplace. Il était un peu sensible mais compréhensif, il aimait les jeunes. Nous croyons qu'il est auprès de Dieu, il peut faire plus et il va intercéder pour nous. »
 
Les funérailles eurent lieu à la paroisse de Talatamaty où  le frère a passé de longues années à former les maîtres du collège...Plus de 1000 élèves l'attendaient pour ce dernier rendez vous. Mgr l'archevêque était là, entouré d'une bonne vingtaine de prêtres et une centaine de religieuses et religieux et un bon groupe de parents d'élèves. La grande  église paroissiale était comble..
Le frère a été enterré selon les coutumes bien particulières des Malgaches...Et depuis le 10 octobre Fr. Constant repose dans le nouveau caveau de la Congrégation aux côtés de Fr. Fidèle Meyer et Fr. Jean Marie Rakamisy. 
Par son sens inné de l’accueil, par son attention bienveillante à chacun, par sa faculté d’adaptation exceptionnelle et par sa vie de prière assidue et intense, frère Constant aura marqué de nombreux élèves, adultes et confrères.